Le parc animalier de la Haute-Touche (Indre) mène une action scientifique de haut niveau auprès d'espèces en péril. Le parc est ouvert au public.
8h 30, sous un soleil printanier, la Haute Touche renvoie une image de totale sérénité. À peine si les maki catta, lémuriens joueurs, se chamaillent un peu sur leurs petites îles.
Le millier d'animaux sauvages, farouches souvent, qui vit là, en liberté dans de vastes enclos, est étonnamment calme.
En ce tout début de matinée, la réserve animalière, n'est pas encore ouverte au public et l'heure qui vient est attendue.
C'est le moment du déjeuner. Un temps qui semble aussi privilégié à Sandrine Brûlet, membre de l'équipe des soigneurs, qu'à son peuple d'espèces en voie de disparition. Ici Sandrine dépose trois seaux de pommes ici, là, des céréales, aux sangliers du « tout-venant », aux loups, des pièces de viandes individuelles épaisses de trois centimètres. Les animaux la connaissent. Cela ne veut pas dire qu'ils viennent vers elles. Seulement, qu'ils ne s'enfuient pas se cacher dans les trois hectares feuillus qui protègent chaque espèce.
Les soigneurs effectuent, dans le même temps, leur tournée repas qui n'est pas une simple distribution.
D'un territoire à un autre, du haut de leur siège de tracteur à travers le réseau de voies de la réserve, ces spécialistes animaliers contrôlent tout d'un regard rapide et averti. Aussi l'état des lieux que les occupants qui sont comptés.
Dans cette réserve Trois étoiles qui est un des quatre parcs du Muséum d'histoire naturelle de France, on tente d'offrir aux animaux un environnement proche de leurs territoires sauvages. L'enjeu est important : permettre à ces animaux de se reproduire en captivité, faire que les bébés aillent rejoindre d'une poche de sauvetage de mêmes espèces en Europe (pour éviter la consanguinité) et, dans le meilleur des cas, réintroduire l'espèce dans son milieu naturel.
Parfois des mesures plus urgentes s'imposent qui font appel aux techniques de transfert embryonnaire par insémination artificielle. La Haute-Touche a ainsi beaux carnets de naissances, tel celui, exceptionnel d'un lémure couronné, tout récemment.
Les espèces les moins menacées n'ont pas d'enclos à l'intérieur du parc et le public, de sa voiture ou son vélo, peut approcher des daims noirs, des lamas, des wallabies de Benneth, très bien adapté au climat de la Brenne.
Derrière leurs hautes clôtures grillagées, la présence des loups d'Europe, d'un guépard dont l'espèce est guettée par la consanguinité, de chevaux de Przéwalski, de cerfs d'Eld, de guanacos, de watusis, de lémures, etc., démontre la fragilité du monde sauvage.
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