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18 juillet 2008 5 18 /07 /juillet /2008 06:24

Depuis une quinzaine d’années, les plantations européennes de platanes sont décimées sous l’action d’un champignon appelé le Ceratocystis platani. Introduit accidentellement en 1944 par les troupes américaines lors de leur débarquement en Provence, il est à l’origine de la maladie dite du chancre coloré. Celle-ci empoisonne l’arbre à petit feu, s’étendant à l’intégralité du végétal. Pour lutter contre l’attaque du champignon, le platane bloque ses vaisseaux conducteurs de sève. Mais, outre le fait qu’il ne stoppe pas la propagation du Ceratocystis platani, ce réflexe de défense contribue également à le mener à sa perte. A l’heure actuelle, ce fléau a gagné de nombreux pays tels que l’Italie, la Suisse, le Sud de la Grèce ainsi que le Sud et le Sud-Ouest de la France.

D’après l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), un arbre peut résister à la maladie pendant 4 à 6 ans, ce chiffre variant selon l’endroit de la contamination. Mais, en l’absence de remède, il est de toute façon promis à une mort certaine. Les signes extérieurs de dégénérescence du platane touché consistent en un feuillage anormalement clairsemé et en de longues traînées colorées apparaissant sur le tronc de l’arbre, lesquelles oscillent entre des teintes violet / noir et rouge / violacée.


Aspect caractéristique d'un chancre coloré sur un tronc de platane : veines d'un bleu violet mêlé d'orange, quelquefois interrompues en pointillés.



S’il est létal, ce champignon est également extrêmement contagieux. Ainsi, un simple contact avec des racines, de l’eau, un matériel d’élagage ou des engins de terrassement infectés peut suffire à le véhiculer d’un arbre à un autre. En France, 50 000 platanes ont déjà connu ce sort, suscitant la mise en œuvre par le ministère de l’agriculture et de la pêche en 2007 d’une coordination nationale de lutte contre le chancre coloré.

Cherchant un moyen d’enrayer la progression de la maladie, l’équipe scientifique de l’INRA s’est tournée vers l’Amérique, pays dont est originaire le champignon, dans l’espoir de trouver des espèces végétales résistantes. Bien qu’ayant vu juste, les experts ont néanmoins dû résoudre un problème d’acclimatation, les espèces américaines s’avérant inadaptées aux conditions climatiques des régions françaises. Pour les rendre viables, ils les ont croisés avec une espèce orientale, dotée de caractéristiques similaires à celles de notre platane commun (rusticité, rapidité de croissance).

Afin d’obtenir la combinaison la plus efficace, 10 000 plants furent cultivés et testés à titre expérimental. Pour ce faire, les experts de l’Institut mirent au point un test standard d’inoculation du Ceratocystis platani permettant « d’estimer rapidement la sensibilité de chaque plant ». Grâce à lui, 2 000 arbres hybrides subirent 3 inoculations successives, la dernière se situant au niveau des racines. En 2001, les premières conclusions fixaient à 20 le nombre de plants déclarés prometteurs.

Prolongées dans la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, les études réalisées permirent d’arrêter en 2004 une seule variété de platane résistante, connue aujourd’hui sous le nom de Platanor Vallis clausa. Elle est protégée par un certificat d’obtention végétale (COV), lequel confère au sélectionneur un droit exclusif sur l’exploitation commerciale à l’échelon européen de la variété créée.

Dépassant les espérances de ces créateurs, la Platanor Vallis clausa a révélé par ailleurs une bonne résistance à d’autres maladies issues de champignons, telles que l’anthracnose, et à un degré moindre contre l’oïdium. Elle serait de même moins vulnérable face au tigre, qui contrairement à ce que son nom suggère est un insecte.

Cette robustesse ne se fait pas au détriment de la qualité puisque, selon l’INRA, le bois fourni par la Platanor Vallis clausa égalerait celui de l’hêtre. Pour l’heure, les premiers spécimens destinés à la commercialisation sont exploités en région lyonnaise.
Pourtant, si l’opération semble une réussite à tous points de vue, le travail de sélection se poursuit pour éviter d’enfermer les futures plantations de platanes dans une homogénéité génétique jugée « dangereuse ».


Cécile Cassier
Photo © INRA / A. Vigouroux

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