La grue de paradis
Curieux échassier que cette grue au plumage gris bleuté (Grus paradisea) haute d’environ un mètre. Avec sa large tête qui semble trop lourde pour son cou gracile et ses longues plumes plaquées sur les joues, on lui prête une ressemblance avec une tête de cobra! Une silhouette singulière renforcée par ses ailes aux longues plumes descendant parfois jusqu’au sol. Et que dire de son incroyable parade amoureuse. Pendant une quinzaine de jours, le mâle et la femelle s’adonnent à une chorégraphie bien rodée: ils se courent autour, font d’impressionnants sauts en l’air, les ailes à moitié déployées, chantent et se lancent des brindilles comme autant d’offrandes.
Il n’en fallait pas plus pour faire de cet oiseau endémique, qui apprécie les régions herbeuses sud-africaines, l’emblème national du pays. Mais depuis les années 1980, l’usage des pesticides, la présence grandissante de ruminants domestiques et la reforestation menacent son habitat, et l’oiseau est aujourd’hui classé parmi les espèces vulnérables. Cependant le décret d’une loi de protection et la sensibilisation du grand public semblent porter leurs fruits, car leur nombre a cessé de chuter; il a même augmenté dans certaines régions, comme dans la province du Cap.
Le suricate
Perchée sur un monticule, la sentinelle est là, dressée sur ses pattes arrière, ses membres avant le long de son ventre et son nez pointu humant le vent. Le suricate de piquet guette la venue d’un prédateur, comme un rapace. Au moindre signe suspect, il donne l’alerte d’un cri, avertissant les vingt à cinquante congénères qui composent sa colonie. Ses compagnons, occupés à creuser le sol en quête de nourriture (insectes, bulbes, petits reptiles), se replient aussitôt dans leurs terriers, toujours situés à proximité. Et quand ils ont épuisé les réserves de nourriture, ils changent de territoire. Cette espèce de mangouste (Suricata suricatta) au pelage gris brun mesure de 26 à 38 centimètres et habite uniquement en Afrique australe, surtout la zone désertique du Kalahari.
Des petits animaux particulièrement sociables qui, pour assurer la pérennité de l’espèce, intègrent régulièrement de nouveaux membres dans leurs groupes et renforcent les liens qui les unissent avec force caresses. Les tâches au sein du groupe sont assurées à tour de rôle: un suricate peut être tour à tour sentinelle, chasseur ou baby-sitter. En effet, quand les mères doivent partir chasser, elles confient leurs petits à d’autres adultes, et ce, que les adultes aient ou non un lien de parenté. Un comportement plutôt rare dans le règne animal, qui permet aux suricates de préserver leurs descendants et d’assurer à la colonie une plus grande chance de survie.
Le springbok
En afrikaans, springbok signifie «antilope à ressort». Ce gracieux ruminant d’Afrique méridionale, au pelage fauve et blanc orné d’une ligne noire sur le flanc, peut faire des bons hauts de 3,50 mètres et longs de 15 mètres! Prouesses auxquelles s’ajoute l’une des vitesses de pointe les plus élevées du règne animal, avec des performances dépassant les 90 kilomètres par heure. Ce qui lui permet d’échapper dans 80% des cas au guépard, le plus redoutable de ses prédateurs car le plus rapide, capable de pointes à 110 kilomètres par heure. Cette frêle et musculeuse antilope (Antidorcas marsupialis), emblème de l’équipe nationale de rugby,se distingue également par sa grande résistance à la chaleur et à la sécheresse des steppes où on la trouve habituellement. Sa tête blanche, avec ses deux bandes noires qui relient la base de ses cornes à son museau, possède son propre système de refroidissement. Grâce à des centaines de petites artères situées à proximité des voies respiratoires, l’air inspiré est immédiatement refroidi, et avec lui le sang qui circule dans ces artères.