Des enquêtes ouvertes à la suite d'une récente interpellation à Bertoua d'un
trafiquant de peaux de fauves, l'indiquent.
Les enquêtes sur le trafic international des peaux de lion actuellement en cours au Cameroun révèlent qu'il faut davantage d'efforts pour lutter et réduire le pillage de peaux de lion et autres panthères. Prenant pour
prétexte l'arrestation, le 10 juillet 2008 d'un trafiquant en pleine commercialisation de peaux dérivées d'un jeune lion et des autres espèces protégées notamment la panthère, à Bertoua, la capitale de la province de
l'Est, The Last Great Ape (Laga), une organisation non gouvernementale oeuvrant dans le secteur de la protection de la nature et de l'environnement, tire la sonnette d'alarme.
Associé de cette opération de traque au même titre que les forces de maintien de l'ordre, des instances judiciaires, par la délégation provinciale des Forêts et de la Faune de l'Est, Laga se détermine comme un "ardent défenseur de la lutte contre le commerce des espèces et dérivés des espèces protégées". A écouter les officiels camerounais, la population des lions est en déclin actuellement dans le parc national de Waza au Nord du
Cameroun. C'est dans cette optique que l'un des responsables dudit parc,
Linus Ambassa s'est écrié que, "si rien n'est fait, les lions vont disparaître de Waza".
Dans le même ordre d'idées, Cameroon Tribune du 26 mai 2008 citant un autre responsable du parc de Waza, relevait que "le lion considéré comme le roi de la forêt, n'est plus en sécurité dans le parc de Waza". La principale cause de cette menace de l'extinction du lion au Cameroun, est le commerce illégal des espèces fauniques.
En Juin 2006, une opération menée avec le soutien solide de Born Free Foundation (Bff) a abouti à la découverte d'un réseau de pillage des produits dérivés du lion mené par un employé de longue durée dans une "société safari". Il a été interpellé à Garoua.
Dans le même ordre d'idées, les autorités camerounaises font savoir que certaines "sociétés safaris" sont utilisées comme moyens de blanchiment des produits fauniques.
Le blanchiment des produits fauniques est une activité illégale qui menace les espèces fauniques protégées y compris les lions. Le blanchiment est le fait de faire passer dans les structures commerciales légales ou par
d'autres moyens légaux des produits qui sont obtenus illégalement afin de donner l'impression que ces produits sont acquis légalement. Dans l'optique d'intensifier la lutte contre cette activité illégale, "certains opérateurs
économiques sans scrupules", le Minfof, Elvis Ngolle Ngolle, a lancé "un appel à la vigilance de tous pour combattre avec la même énergie cette nouvelle forme d'illégalité et les trafiquants qui se cachent derrière le
statut d'opérateur économique régulier du Minfof".
Le commerce illégal des dérivées des espèces fauniques intégralement protégées comme l'ivoire d'éléphant vient en 3e position derrière le commerce illicite international de la drogue et d'armes. Par exemple, en
octobre 2007, le tribunal de première instance de Maroua a condamné cinq trafiquants internationaux de peaux de lion. Trois de ces trafiquants ont été condamnés à un an et huit mois de prison tandis que les deux autres ont
écopé de mois d'emprisonnement. Ils se livraient au commerce de peaux de lion et au transport de la même marchandise à destination du marché noir entre le Cameroun et le Nigeria.
La "croisade" lancée par le Minfof avec le concours des organismes internationaux fait partie du "programme national de mise en application effective de la loi faunique au Cameroun". Il se caractérise spécifiquement
par la traduction des contrevenants en justice. Le programme a été lancé en 2003 par le gouvernement camerounais avec l'assistance technique de The Last Great Ape Organisation (Laga) et sa mise en oeuvre est assurée par le ministère des Forêts et de la Faune en collaboration avec la délégation générale à la Sûreté nationale (Dgsn), le secrétariat d'Etat à la Défense (Sed) et le ministère de la Justice, Garde des Sceaux (Minjustice).
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